mardi 23 octobre 2012

Interview: DAZE bye http://the-chemistry.net


Copié-collé du blog http://the-chemistry.net mais c'est pour le plaisir de poursuivre l'actulalité de Daze au travers d'une interview complète et délirante.

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Aujourd’hui cher public je reçois un mec qui me fait sentir comme une ado qui entend le nom de Justin Bieber… moitié le grand frère que j’aurais aimé avoir, mais aussi le musicien que j’aurais aimé être. Sans tomber dans le cliché groupie.

Pour moi le nom DAZE résonne dans ma tête comme « RESPECT« , je ne vous apprends rien, j’ai le funk en moi, cette musique me fait vibrer et me fait un effet que je ne retrouve, hormis quelque exception, pas dans ce qui sort actuellement. Quelques fois je me dis que je ne suis pas née à la bonne époque, et c’est en écoutant des artistes comme Daze que je suis fière de me rendre compte qu’il existe des producteurs qui ravivent cette flamme. Un artiste qui a une très bonne culture musicale en la matière, et pour qui le sens du mot musicien rime encore avec quelque chose de réel dans une époque où n’importe quel jeune muni d’un ordinateur et d’un logiciel peut se proclamer « producteur ».

Compos, remixes, choix des remixeurs…, nous sommes face à une personne qui assure sur tous les tableaux, un talent pur, qui je l’espère, vous fera vibrer autant que moi à vous en filer des complexes.

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- Salut Daze, je ne suis pas le genre de personne à faire dans le social, je commence donc direct avec la question qui m’intéresse le plus : que penses-tu de cette vague (qui je l’espère prendra fin) de jeunes artistes qui utilisent les tracks originales non pas comme un sampling propre mais clairement comme du copier/coller sans respect, à s’en approprier le nom du morceau et qui en plus trouvent un gros public ?

Et bien ça tombe mal car mon prochain maxi sera entièrement fait à base de samples bruts… non je déconne. Mon prochain maxi sera garanti sans sample. Je trouve très intéressant de se rapprocher d’un grain vintage en utilisant du hardware ou du software, sans faire appel au sampling.

Je n’ai rien contre les artistes qui utilisent le sampling pour magnifier le morceau original. Au contraire, ça permet à des titres de retrouver une seconde vie. Et parfois, le titre samplé surpasse l’original.

Le sampling est un art délicat. Ayant roulé ma bosse dans le hip hop pendant quelques années, juste pour le fun, j’ai fait le tour d’une grande partie des sampleurs (asr10, akai s950, sp1200, eps 16, mirage etc…). La liste est longue mais pour faire court, j’ai une grosse préférence pour le sampling 12 bits qui ajoute un crunch vinyle bien particulier.

En fait, on utilise un sampleur comme le peintre utilise sa palette pour donner une certaine couleur à son oeuvre.

On va essayer de faire court car je risque de pondre une encyclopédie sur « l’histoire du sampling, tome 1″.

Pour en revenir à ta question, il y a sampling et pillage. Prendre une track originale sans y apporter la moindre touche personnelle, se contenter de la looper et d’y rajouter une compression d’enfoiré, ce n’est pas une démarche artistique, mais plutôt un processus comparable à ce que font nos photocopieurs. Dans le cadre de ce processus, tu peux être certain que la copie n’arrive pas à la cheville du titre original. Mais si le public adhère, c’est parce qu’il ignore l’existence de l’original.

Il faut juste reconnaître aux adeptes du pillage un certain culot, rien de plus.

- J’ai lu dans une interview qu’une nuit tu as fini sdf alors que tu étais venu acheter un synthé, te sens-tu concerné par les sujets de confessions intimes « ma voiture/mon chien… passe avant ma femme » ?

Ce n’était pas un synthé mais une boîte à rythme ahaha. J’avais pris le train dès que j’étais tombé sur l’annonce. Le mec vendait sa TR808 car son chien était malade. C’était il y a 10 ans. Son chien doit être mort (mes condoléances si tu me lis) et sa TR808 a quadruplé de valeur (et ouais, c’est abusé).

La question sur confessions intimes, tu ne te foutrais pas de ma gueule un peu non ? Et bien tu peux car je suis friand de ce genre d’émissions.

- Je sais que tu travailles à côté de ta musique, penses-tu pouvoir un jour tout envoyer chier et juste vivre de ta passion ?

Quoiqu’il arrive, je sais que la musique sera toujours là. Je fais ça par amour, sans calcul. Mais franchement, pourquoi se faire chier comme tu le dis à travailler si ta passion permet de vivre décemment ?

- Tu as un univers graphique et sonore qui tourne pas mal autour des jeux vidéos. Quelles influences ont-ils dans ta vie ? Les must have selon toi ?

Comme tu peux le constater, ils ont une grosse influence. Dans le passé, je participais activement à la création de bandes sons au sein de la demoscène. Ce qui m’a toujours plu, c’est la liberté totale dont font preuve les types qui bossent dans ce domaine. Sky is the limit.

Je tiens juste à préciser que mes expériences de gamer ce sont stoppées nettes quand les jeux ont commencé à devenir trop complexes. Le dernier jeu que j’ai acheté, c’était en 2005 (un vieux Call Of Duty). Rien ne vaut un bon jeu 2D ou un RPG rétro.

Mes must have : wonderboy III, Dune sur amiga, les séries Turrican, The Settlers et le truc bien bidon « Heroes of might and magic ». C’est super oldschool tout ça mais j’en garde de bons souvenirs passés avec les potes.

- On est là pour tout avouer, pas de langue de bois, donc si je te demande un label où tu n’iras jamais ou un label auquel tu as refusé une proposition tu me réponds ?

A vrai dire, je pense juste que tous ces labels bénéficiant d’une certaine visibilité ne correspondent pas forcément à ma musique. Evidemment, il y a plusieurs labels chez lesquels j’ai refusé de signer et d’autres qui ne m’ont tout simplement jamais répondu. C’est pour cette raison que j’ai sorti mes tracks en autoprod et je trouve ça plutôt intéressant. L’industrie musicale change rapidement et dans une dizaine d’années, beaucoup d’artistes vendront directement leurs morceaux, que cela plaîse ou non à Pascal Nègre et consorts.

- Sinon tu as forcement d’autres passions dans la vie. Le cinéma, le sport, le jambon, dis nous qui est réellement l’homme derrière le masque en forme de tourbillon.

J’aime beaucoup la géopolitique, la bonne gastronomie, les ballades en forêt, l’équitation, la pêche, les vernissages mais j’aime aussi la boxe thaïlandaise, les terrains vagues, la violence, les bagarres dans les fêtes foraines, les expéditions punitives et les œuvres caritatives. Je suis un peu tout et son contraire.

- C’est pas dans ton habitude de répondre à cette question et nous on veut une réponse donc si tu devais mourir demain et que tu avais le choix de faire un dernier morceau tu aimerais collaborer avec qui ? Et pas d’échappatoire sur plusieurs choix cette fois-ci on veut des noms.

Une collaboration avec Gilbert Montagné, je kiffe ce mec et sur ce coup-ci, c’est vraiment sérieux. Je demanderais également une collaboration avec l’hologramme de 2pac pour le clip, le tout placé sous la direction artistique d’AB productions. Bref, j’ai pas mal d’idées si l’occasion se présente.

- Si tu devais retranscrire une journée de ta vie en musique, on y écouterait quoi ?

Il n’y a pas une journée qui se ressemble en playlist mais s’il fallait que je t’en fasse une pour demain, ce sera :

Sur le quai de la gare, Stan Smith aux pieds : Bernard Wright’s « Haboglabotribin’ »
Toujours sur le quai de la gare, boules à facette de partout : Tom Browne « Funkin for Jamaica »
Back to the studio (couché de soleil dans la face) : Funkdoobiest – Brothers Doobie « Rock on«
La nuit tombe dans le ghetto, sur le chemin du studio : Group Home « Supa Star »

(ndlr: Survalidation de la journée type, prenez des notes et apprenez la leçon)

Question Bonus de ill st m : Lors d’une session en studio, as-tu un processus ou un rituel créatif particulier ?

C’est uniquement lorsque je revêts mon masque que les mélodies arrivent. Ce qui me prend le plus de temps, c’est la concentration et la préparation physique qui précèdent chaque session studio. Lorsque je deviens Daze, mes synthés acquièrent une énergie particulière. Ils viennent littéralement à la vie. Je n’ai donc aucune charge EDF à payer en fin de mois et c’est cool.

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